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ارسل: الاثنين مارس 06, 2006 5:03 pm موضوع الرسالة: أخبار اليونسكو
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L’UNESCO publie des Principes directeurs sur l’élaboration des politiques en matière de terminologie
12-01-2006 (Paris)
L’UNESCO vient de publier “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” (Principes directeurs sur les politiques en matière de terminologie. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de terminologie dans les communautés linguistiques), un document rédigé par le Centre international d’information pour la terminologie (Infoterm).
L’UNESCO vient de publier “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” (Principes directeurs sur les politiques en matière de terminologie. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de terminologie dans les communautés linguistiques), un document rédigé par le Centre international d’information pour la terminologie (Infoterm).
Ces Principes directeurs s’adressent aux responsables politiques qui, quel que soit leur degré de responsabilité et pour des raisons multiples, souhaitent élaborer, planifier et mettre en œuvre une politique en matière de terminologie de façon à privilégier une approche consciente, systématique et contrôlée de la création, de la gestion et de l’usage de la terminologie dans ou pour des communautés d’utilisateurs bien définies.
La planification des terminologies a pris une place prépondérante dans un certain nombre de pays du monde, que ce soit au niveau national, régional, institutionnel ou organisationnel, ou encore au niveau des communautés linguistiques ou locales. De nombreuses activités de planification des terminologies sont menées dans de multiples domaines d’activité tels que la chimie, la biologie, la physique, la médecine, etc. La terminologie est également présente dans la quasi totalité des activités de normalisation et d’harmonisation, dans l’industrie comme dans d’autres domaines.
Les politiques et les stratégies de la terminologie, notamment lorsqu’elles sont élaborées et appliquées au niveau national, doivent tenir compte de facteurs d’une grande complexité dans les domaines démographiques, culturels, ethnolinguistiques, géolinguistiques et socio psychologiques.
Infoterm a été fondé en 1971 par l’UNESCO dans le but de soutenir et de coordonner la coopération internationale dans le domaine de la terminologie.
Les membres d’Infoterm sont des institutions, des organisations et des réseaux spécialisés dans la terminologie au niveau national, international et régional ainsi que des associations semi-publiques ou à but non lucratif qui œuvrent dans le domaine de la terminologie.
Références bibliographiques:
Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities / préparé par Infoterm. – Paris: UNESCO, 2005. – ix, 39 p.; 30 cm. (CI-2005/WS/4)
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ارسل: الاثنين مارس 06, 2006 5:04 pm موضوع الرسالة:
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UNESCO Guidelines for designing terminology policies now available
12-01-2006 (Paris)
UNESCO just published “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” that was prepared by the International Information Centre for Terminology (Infoterm).
The Guidelines address decision makers in different positions at various levels, who, for a variety of purposes, want to design, plan and implement a terminology policy, which is geared towards a conscious, systematic and controlled approach to the creation, maintenance and use of terminology in/for defined user communities.
Terminology planning has come to the fore in various countries in the world at different levels: national, regional, language community, local community, institutional or organizational level. There are also many terminology planning activities in various professional fields such as chemistry, biology, physics, medicine, and the like. In addition, there is a terminology component to virtually all standardization and harmonization activities, whether in industry or elsewhere.
A terminology policy or strategy, especially when conceived and implemented at the national level, needs to take into account highly complex demographic, cultural, ethno-linguistic and geo-linguistic and socio-psychological factors.
Infoterm, was founded in 1971 by UNESCO with the objective to support and co-ordinate international co-operation in the field of terminology.
Members are national, international and regional terminology institutions, organizations and networks, as well as specialized public or semi-public or other kind of non-profit institutions engaged in terminological activities.
Bibliographic reference:
Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities / prepared by Infoterm. – Paris: UNESCO, 2005. – ix, 39 p.; 30 cm. (CI-2005/WS/4)
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ارسل: الاثنين ابريل 03, 2006 10:49 am موضوع الرسالة:
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L'UNESCO en action éducation :
Le fragile avenir des universités iraquiennes
Autrefois considérées comme les meilleures de la région, les universités iraquiennes sont aujourd'hui au bord du gouffre. Une table ronde sur la revitalisation de l'enseignement supérieur en Iraq, organisée par l'UNESCO, s'est tenue à Paris en février. Son objectif : faire le point sur la situation et évaluer les besoins à venir.
Lorsque pays en 2003, les universités les entrées forces de coalition sont dans le iraquiennes n’étaient plus que l’ombre d’elles-mêmes. On était loin du temps où, dans les années précédant le conflit Iran-Iraq, ces établissements entretenaient des liens étroits avec les universités du Royaume-Uni. Des milliers d’Iraquiens préparaient alors leur doctorat dans des universités britanniques.
Mais ces échanges ont cessé presque du jour au lendemain. Les enseignants iraquiens se sont retrouvés isolés dans un système universitaire précaire où l’allégeance au régime comptait autant que les compétences intellectuelles. Un grand nombre d’entre eux ont quitté le pays, pour cause de divergences politiques avec le régime de Saddam Hussein ou parce que les perspectives de carrière étaient meilleures à l’étranger. Aujourd’hui, à l’heure où la démocratie renaît timidement et où l’aide internationale commence à arriver sur le terrain, la diaspora est désormais vivement encouragée à revenir.
Le pays a en effet plus que jamais besoin de son élite. Les universités, qui s’efforcent de pallier un manque d’infrastructure criant, regorgent d’étudiants. La situation est d’autant plus critique que les deux guerres du Golfe ont elles aussi ébranlé le système. Idris Salih, vice-ministre iraquien de l’Enseignement supérieur, a ainsi déclaré lors de la table ronde organisée les 22 et 23 février dernier par la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, que 85 % des infrastructures universitaires avaient été détruites au cours des mois chaotiques pendant lesquels les forces de la coalition s’efforçaient de prendre le contrôle.
Problèmes de sécurité
Or, de toute évidence, la reconstruction dépendra autant des Iraquiens que du savoir-faire extérieur. Après la chute de l’ancien régime, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a mis en place un programme d’accords entre des universités américaines et iraquiennes pour un budget de 20 millions de dollars américains. Quelques semaines plus tard, le Qatar lançait un projet de 15 millions de dollars destiné à revitaliser les universités. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan de reconstruction de 100 millions de dollars. « Mais nous n’avons pas pu tirer profit des fonds provenant de pays donateurs car ils sont arrivés trop tard ou ne nous ont pas été versés du tout », a toutefois regretté Idris Salih.
De fait, les progrès sur le terrain sont restés limités, en partie à cause de problèmes de sécurité. Le programme de l’USAID misait sur l’entrée d’universités non américaines dans le partenariat, mais rares sont celles qui se sont porté candidates. L’université d’Oxford était la seule à représenter le Royaume-Uni. En partenariat avec l’université d’État de New York à Stony Brook, elle devait participer à un projet destiné à reconstruire les départements d’archéologie, d’assyriologie et de santé environnementale. Mais le décès de l’un des universitaires qui jouait un rôle-clé dans le projet a marqué la fin de la participation d’Oxford.
Certains pays ont apporté une aide directe en fournissant notamment des cours de formation intensive pour les administrateurs d’université. C’est le cas du Royaume-Uni, qui est intervenu par l’intermédiaire du British Council, et de l’Allemagne qui a agi par l’entremise de l’Office allemand des échanges universitaires (DAAD).
L’UNESCO a quant à elle déjà puisé dans les 15 millions de dollars offerts par le Qatar pour envoyer en Iraq des équipements de laboratoire médicaux et techniques ainsi que des manuels. À la fin de l’année 2004, une cargaison d’une valeur de 4,6 millions de dollars en équipement et matériel destinée à la formation de médecins, de dentistes, de pharmaciens, d’infirmiers et d’ingénieurs est ainsi parvenue aux universités iraquiennes. Elle comprenait également des manuels pour les étudiants et des ouvrages de référence d’une valeur supplémentaire d’un million de dollars. Dix tonnes de livres ont également été livrés aux universités de Bagdad et de Bassorah par le British Council.
Le Qatar et la République de Corée ont par ailleurs annoncé de nouveaux dons lors de la table ronde. L’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation de base et l’enseignement supérieur, S.A la Sheika Mozah Bint Nasser Al-Misnad, a promis un autre million de dollars. De son côté, la Corée s’est engagée à verser 200 000 dollars et la Doha Bank 30 000.
« Ces donations sont tout particulièrement appréciées, elles seront utilisées pour la mise en oeuvre de projets concrets au bénéfice des étudiants, des professeurs et des chercheurs », a déclaré Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO. À condition que les promesses d’aide se concrétisent. En février, un président d’université iraquien estimait en privé que 10 % à peine des fonds promis s’étaient matérialisés sur le terrain. Un tel montant ne sera certainement pas suffisant pour enrayer la fuite des cerveaux qui touche l’Iraq. Nombre d’universitaires partent en effet chercher ailleurs des perspectives d’avenir qui n’existent pas dans leur pays. Une solution pourrait consister à encourager les universitaires iraquiens à rentrer au pays grâce à des congés temporaires accordés par les universités d’autres pays du Moyen-Orient ou d’Occident.
Fuite des cerveaux
Des efforts ont par ailleurs été consentis. Les salaires des enseignants sont passés de près de 400 à environ 1 500 dollars mensuels. Mais les problèmes de sécurité restent très dissuasifs pour les enseignants. Mosa Al-Mosawe, le président de l’université de Bagdad, a déclaré que depuis la chute de l’ancien régime, 47 universitaires avaient été assassinés. Dix-sept d’entre eux exerçaient dans son propre établissement. Les enlèvements avec demande de rançon sont monnaie courante. « Les menaces proviennent souvent d’étudiants peu travailleurs qui cherchent à obtenir des fonds, surtout au moment des évaluations de fin d’année », a-t-il précisé.
De son côté, Idris Salih a déclaré que plus de 2 000 universitaires avaient quitté l’Iraq sous l’ancien régime. Depuis la chute de Saddam Hussein, 260 autres universitaires leur ont emboîté le pas. « Les 19 000 enseignants qui sont restés sont des héros qui travaillent dans des conditions difficiles – manque d’électricité, coupures de courant quotidiennes, terrorisme. La peur pèse constamment sur eux », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il est peu vraisemblable que les universitaires qui se sont installés dans des pays où la laïcité est la norme reviennent enseigner dans des universités où règne la ségrégation des sexes.
Manifestations de soutien
En attendant, certains experts doutent qu’il soit judicieux de reconstruire le système sur les bases laissées par l’ancien régime. Certaines universités, créées pour répondre davantage à des besoins politiques qu’à des nécessités éducatives, auraient besoin d’importants investissements pour proposer des cours de qualité. Mais en valent-elles la peine ? Jairam Reddy, qui a supervisé la création des universités sud-africaines après l’apartheid en tant que président de la Commission de l’éducation d’Afrique du Sud, a préconisé le lancement d’une évaluation. Celle-ci permettrait de déterminer s’il est souhaitable de renflouer des institutions non viables ou si les efforts doivent se concentrer sur des universités plus solides et capables de retrouver leur ancien niveau.
Georges Haddad, directeur de la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, s’est montré plutôt optimiste. « Il est important pour nous que l’Iraq soit un État solide et démocratique. Sans éducation supérieure, il n’y a pas d’avenir. Je ne m’attends pas à des miracles, mais il est essentiel d’entamer le dialogue et de mettre en place le partenariat », a-t-il déclaré.
Alors que la table ronde arrivait à son terme, des manifestations très concrètes de soutien se sont d’ailleurs fait jour : entrée des universitaires iraquiens dans la communauté universitaire internationale, bourses d’études, échanges… « L’enseignement supérieur a besoin qu’on lui vienne davantage en aide, a assuré Idris Salih. C’est la clé de l’avenir pour la construction d’un nouvel Iraq reposant sur une démocratie pluripartite et le respect des droits de la personne humaine ». Depuis lors, une dynamique s’est mise en place autour des projets initiés par la table ronde. Institutions, gouvernements et bailleurs de fonds ont offert leur coopération
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L’UNESCO publie des Principes directeurs sur l’élaboration des politiques en matière de terminologie
12-01-2006 (Paris)
L’UNESCO vient de publier “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” (Principes directeurs sur les politiques en matière de terminologie. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de terminologie dans les communautés linguistiques), un document rédigé par le Centre international d’information pour la terminologie (Infoterm).
L’UNESCO vient de publier “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” (Principes directeurs sur les politiques en matière de terminologie. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques en matière de terminologie dans les communautés linguistiques), un document rédigé par le Centre international d’information pour la terminologie (Infoterm).
Ces Principes directeurs s’adressent aux responsables politiques qui, quel que soit leur degré de responsabilité et pour des raisons multiples, souhaitent élaborer, planifier et mettre en œuvre une politique en matière de terminologie de façon à privilégier une approche consciente, systématique et contrôlée de la création, de la gestion et de l’usage de la terminologie dans ou pour des communautés d’utilisateurs bien définies.
La planification des terminologies a pris une place prépondérante dans un certain nombre de pays du monde, que ce soit au niveau national, régional, institutionnel ou organisationnel, ou encore au niveau des communautés linguistiques ou locales. De nombreuses activités de planification des terminologies sont menées dans de multiples domaines d’activité tels que la chimie, la biologie, la physique, la médecine, etc. La terminologie est également présente dans la quasi totalité des activités de normalisation et d’harmonisation, dans l’industrie comme dans d’autres domaines.
Les politiques et les stratégies de la terminologie, notamment lorsqu’elles sont élaborées et appliquées au niveau national, doivent tenir compte de facteurs d’une grande complexité dans les domaines démographiques, culturels, ethnolinguistiques, géolinguistiques et socio psychologiques.
Infoterm a été fondé en 1971 par l’UNESCO dans le but de soutenir et de coordonner la coopération internationale dans le domaine de la terminologie.
Les membres d’Infoterm sont des institutions, des organisations et des réseaux spécialisés dans la terminologie au niveau national, international et régional ainsi que des associations semi-publiques ou à but non lucratif qui œuvrent dans le domaine de la terminologie.
Références bibliographiques:
Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities / préparé par Infoterm. – Paris: UNESCO, 2005. – ix, 39 p.; 30 cm. (CI-2005/WS/4)
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UNESCO just published “Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities” that was prepared by the International Information Centre for Terminology (Infoterm).
The Guidelines address decision makers in different positions at various levels, who, for a variety of purposes, want to design, plan and implement a terminology policy, which is geared towards a conscious, systematic and controlled approach to the creation, maintenance and use of terminology in/for defined user communities.
Terminology planning has come to the fore in various countries in the world at different levels: national, regional, language community, local community, institutional or organizational level. There are also many terminology planning activities in various professional fields such as chemistry, biology, physics, medicine, and the like. In addition, there is a terminology component to virtually all standardization and harmonization activities, whether in industry or elsewhere.
A terminology policy or strategy, especially when conceived and implemented at the national level, needs to take into account highly complex demographic, cultural, ethno-linguistic and geo-linguistic and socio-psychological factors.
Infoterm, was founded in 1971 by UNESCO with the objective to support and co-ordinate international co-operation in the field of terminology.
Members are national, international and regional terminology institutions, organizations and networks, as well as specialized public or semi-public or other kind of non-profit institutions engaged in terminological activities.
Bibliographic reference:
Guidelines for Terminology Policies. Formulating and implementing terminology policy in language communities / prepared by Infoterm. – Paris: UNESCO, 2005. – ix, 39 p.; 30 cm. (CI-2005/WS/4)
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Le fragile avenir des universités iraquiennes
Autrefois considérées comme les meilleures de la région, les universités iraquiennes sont aujourd'hui au bord du gouffre. Une table ronde sur la revitalisation de l'enseignement supérieur en Iraq, organisée par l'UNESCO, s'est tenue à Paris en février. Son objectif : faire le point sur la situation et évaluer les besoins à venir.
Lorsque pays en 2003, les universités les entrées forces de coalition sont dans le iraquiennes n’étaient plus que l’ombre d’elles-mêmes. On était loin du temps où, dans les années précédant le conflit Iran-Iraq, ces établissements entretenaient des liens étroits avec les universités du Royaume-Uni. Des milliers d’Iraquiens préparaient alors leur doctorat dans des universités britanniques.
Mais ces échanges ont cessé presque du jour au lendemain. Les enseignants iraquiens se sont retrouvés isolés dans un système universitaire précaire où l’allégeance au régime comptait autant que les compétences intellectuelles. Un grand nombre d’entre eux ont quitté le pays, pour cause de divergences politiques avec le régime de Saddam Hussein ou parce que les perspectives de carrière étaient meilleures à l’étranger. Aujourd’hui, à l’heure où la démocratie renaît timidement et où l’aide internationale commence à arriver sur le terrain, la diaspora est désormais vivement encouragée à revenir.
Le pays a en effet plus que jamais besoin de son élite. Les universités, qui s’efforcent de pallier un manque d’infrastructure criant, regorgent d’étudiants. La situation est d’autant plus critique que les deux guerres du Golfe ont elles aussi ébranlé le système. Idris Salih, vice-ministre iraquien de l’Enseignement supérieur, a ainsi déclaré lors de la table ronde organisée les 22 et 23 février dernier par la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, que 85 % des infrastructures universitaires avaient été détruites au cours des mois chaotiques pendant lesquels les forces de la coalition s’efforçaient de prendre le contrôle.
Problèmes de sécurité
Or, de toute évidence, la reconstruction dépendra autant des Iraquiens que du savoir-faire extérieur. Après la chute de l’ancien régime, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a mis en place un programme d’accords entre des universités américaines et iraquiennes pour un budget de 20 millions de dollars américains. Quelques semaines plus tard, le Qatar lançait un projet de 15 millions de dollars destiné à revitaliser les universités. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan de reconstruction de 100 millions de dollars. « Mais nous n’avons pas pu tirer profit des fonds provenant de pays donateurs car ils sont arrivés trop tard ou ne nous ont pas été versés du tout », a toutefois regretté Idris Salih.
De fait, les progrès sur le terrain sont restés limités, en partie à cause de problèmes de sécurité. Le programme de l’USAID misait sur l’entrée d’universités non américaines dans le partenariat, mais rares sont celles qui se sont porté candidates. L’université d’Oxford était la seule à représenter le Royaume-Uni. En partenariat avec l’université d’État de New York à Stony Brook, elle devait participer à un projet destiné à reconstruire les départements d’archéologie, d’assyriologie et de santé environnementale. Mais le décès de l’un des universitaires qui jouait un rôle-clé dans le projet a marqué la fin de la participation d’Oxford.
Certains pays ont apporté une aide directe en fournissant notamment des cours de formation intensive pour les administrateurs d’université. C’est le cas du Royaume-Uni, qui est intervenu par l’intermédiaire du British Council, et de l’Allemagne qui a agi par l’entremise de l’Office allemand des échanges universitaires (DAAD).
L’UNESCO a quant à elle déjà puisé dans les 15 millions de dollars offerts par le Qatar pour envoyer en Iraq des équipements de laboratoire médicaux et techniques ainsi que des manuels. À la fin de l’année 2004, une cargaison d’une valeur de 4,6 millions de dollars en équipement et matériel destinée à la formation de médecins, de dentistes, de pharmaciens, d’infirmiers et d’ingénieurs est ainsi parvenue aux universités iraquiennes. Elle comprenait également des manuels pour les étudiants et des ouvrages de référence d’une valeur supplémentaire d’un million de dollars. Dix tonnes de livres ont également été livrés aux universités de Bagdad et de Bassorah par le British Council.
Le Qatar et la République de Corée ont par ailleurs annoncé de nouveaux dons lors de la table ronde. L’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour l’éducation de base et l’enseignement supérieur, S.A la Sheika Mozah Bint Nasser Al-Misnad, a promis un autre million de dollars. De son côté, la Corée s’est engagée à verser 200 000 dollars et la Doha Bank 30 000.
« Ces donations sont tout particulièrement appréciées, elles seront utilisées pour la mise en oeuvre de projets concrets au bénéfice des étudiants, des professeurs et des chercheurs », a déclaré Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO. À condition que les promesses d’aide se concrétisent. En février, un président d’université iraquien estimait en privé que 10 % à peine des fonds promis s’étaient matérialisés sur le terrain. Un tel montant ne sera certainement pas suffisant pour enrayer la fuite des cerveaux qui touche l’Iraq. Nombre d’universitaires partent en effet chercher ailleurs des perspectives d’avenir qui n’existent pas dans leur pays. Une solution pourrait consister à encourager les universitaires iraquiens à rentrer au pays grâce à des congés temporaires accordés par les universités d’autres pays du Moyen-Orient ou d’Occident.
Fuite des cerveaux
Des efforts ont par ailleurs été consentis. Les salaires des enseignants sont passés de près de 400 à environ 1 500 dollars mensuels. Mais les problèmes de sécurité restent très dissuasifs pour les enseignants. Mosa Al-Mosawe, le président de l’université de Bagdad, a déclaré que depuis la chute de l’ancien régime, 47 universitaires avaient été assassinés. Dix-sept d’entre eux exerçaient dans son propre établissement. Les enlèvements avec demande de rançon sont monnaie courante. « Les menaces proviennent souvent d’étudiants peu travailleurs qui cherchent à obtenir des fonds, surtout au moment des évaluations de fin d’année », a-t-il précisé.
De son côté, Idris Salih a déclaré que plus de 2 000 universitaires avaient quitté l’Iraq sous l’ancien régime. Depuis la chute de Saddam Hussein, 260 autres universitaires leur ont emboîté le pas. « Les 19 000 enseignants qui sont restés sont des héros qui travaillent dans des conditions difficiles – manque d’électricité, coupures de courant quotidiennes, terrorisme. La peur pèse constamment sur eux », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il est peu vraisemblable que les universitaires qui se sont installés dans des pays où la laïcité est la norme reviennent enseigner dans des universités où règne la ségrégation des sexes.
Manifestations de soutien
En attendant, certains experts doutent qu’il soit judicieux de reconstruire le système sur les bases laissées par l’ancien régime. Certaines universités, créées pour répondre davantage à des besoins politiques qu’à des nécessités éducatives, auraient besoin d’importants investissements pour proposer des cours de qualité. Mais en valent-elles la peine ? Jairam Reddy, qui a supervisé la création des universités sud-africaines après l’apartheid en tant que président de la Commission de l’éducation d’Afrique du Sud, a préconisé le lancement d’une évaluation. Celle-ci permettrait de déterminer s’il est souhaitable de renflouer des institutions non viables ou si les efforts doivent se concentrer sur des universités plus solides et capables de retrouver leur ancien niveau.
Georges Haddad, directeur de la Division de l’enseignement supérieur de l’UNESCO, s’est montré plutôt optimiste. « Il est important pour nous que l’Iraq soit un État solide et démocratique. Sans éducation supérieure, il n’y a pas d’avenir. Je ne m’attends pas à des miracles, mais il est essentiel d’entamer le dialogue et de mettre en place le partenariat », a-t-il déclaré.
Alors que la table ronde arrivait à son terme, des manifestations très concrètes de soutien se sont d’ailleurs fait jour : entrée des universitaires iraquiens dans la communauté universitaire internationale, bourses d’études, échanges… « L’enseignement supérieur a besoin qu’on lui vienne davantage en aide, a assuré Idris Salih. C’est la clé de l’avenir pour la construction d’un nouvel Iraq reposant sur une démocratie pluripartite et le respect des droits de la personne humaine ». Depuis lors, une dynamique s’est mise en place autour des projets initiés par la table ronde. Institutions, gouvernements et bailleurs de fonds ont offert leur coopération