Une bourde diplomatique
Le statut de Jérusalem tranché par Québec...
Moalla, Taïeb
Collaboration spéciale
Alors que le Québec revendique plus de place dans les forums internationaux, les autorités provinciales ont commis une bévue diplomatique. Lundi, un coup d'oeil dans le site Internet du ministère québécois des Affaires internationales nous a appris que Jérusalem était la capitale d'Israël. Le hic, c'est que la communauté internationale- y compris le Canada- ne reconnaît pas cette prétention israélienne.
Signalée hier par certains médias, l'erreur a été immédiatement rectifiée et Tel-Aviv est redevenue la capitale israélienne. Jean Fortin, directeur des communications au ministère des Affaires internationales, admet qu'il s'agit d'une " erreur bébête et malheureuse ". Il précise du même souffle que " le Québec, qui s'est toujours aligné sur la politique canadienne, ne veut pas se singulariser ". D'après lui, il ne faudrait pas accorder une trop grande signification à une simple " inattention ".
Alain Prujiner, directeur de l'Institut québécois des hautes études internationales, estime que cette affaire " aura une portée limitée et ne causera pas un incident diplomatique puisque le Québec n'est pas doté de la personnalité juridique au niveau international ". Cependant, la province a intérêt à tirer les conclusions de son erreur. " Dans sa quête d'élargir ses compétences internationales, le Québec devra être très attentif à ce qu'il fait ", ajoute M. Prujiner.
Jérusalem: une ville convoitée
Jérusalem (Al Quds en arabe) est une ville sainte pour les trois principales religions monothéistes. Selon les juifs, c'est là que furent édifiés le premier et le second temples. Dans la croyance chrétienne, c'est dans cette " ville de la Passion " que Jésus a été crucifié avant de ressusciter. Jérusalem est également sacrée pour les musulmans, puisque selon l'islam, Mahomet a effectué son ascension vers le ciel à partir du rocher de cette ville.
Dans le conflit israélo-palestinien, la négociation sur Jérusalem a toujours été une question explosive. Lors du sommet de Camp David, en juillet 2000, son statut a figuré parmi les principaux litiges entre le chef palestinien défunt, Yasser Arafat, et l'ancien premier ministre israélien, Ehoud Barak.
Le plan de partage de 1947 prévoyait que Jérusalem allait constituer un " corpus separatum sous régime international ". Mais dès 1948, le jeune État israélien avait annexé la partie ouest de la ville, alors que la section orientale tombait sous le contrôle de la Transjordanie, soit la Jordanie actuelle.
Après la guerre de 1967, l'armée de l'État hébreu occupe Jérusalem-Est. En 1980, le Parlement israélien adopte une loi stipulant que " Jérusalem entière et réunifiée est la capitale de l'État d'Israël ". Une décision immédiatement condamnée par l'ONU.
Le Canada résume bien le consensus international en spécifiant, sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, que " le statut final de Jérusalem n'a pas encore été réglé et le Canada, comme la plupart des autres pays, maintient son ambassade à Tel-Aviv ".
En 1995, le Congrès américain a prôné le transfert, à Jérusalem, de l'ambassade des États-Unis. Une exigence qui a toujours été repoussée par la Maison-Blanche.
Le statut de Jérusalem tranché par Québec...
Moalla, Taïeb
Collaboration spéciale
Alors que le Québec revendique plus de place dans les forums internationaux, les autorités provinciales ont commis une bévue diplomatique. Lundi, un coup d'oeil dans le site Internet du ministère québécois des Affaires internationales nous a appris que Jérusalem était la capitale d'Israël. Le hic, c'est que la communauté internationale- y compris le Canada- ne reconnaît pas cette prétention israélienne.
Signalée hier par certains médias, l'erreur a été immédiatement rectifiée et Tel-Aviv est redevenue la capitale israélienne. Jean Fortin, directeur des communications au ministère des Affaires internationales, admet qu'il s'agit d'une " erreur bébête et malheureuse ". Il précise du même souffle que " le Québec, qui s'est toujours aligné sur la politique canadienne, ne veut pas se singulariser ". D'après lui, il ne faudrait pas accorder une trop grande signification à une simple " inattention ".
Alain Prujiner, directeur de l'Institut québécois des hautes études internationales, estime que cette affaire " aura une portée limitée et ne causera pas un incident diplomatique puisque le Québec n'est pas doté de la personnalité juridique au niveau international ". Cependant, la province a intérêt à tirer les conclusions de son erreur. " Dans sa quête d'élargir ses compétences internationales, le Québec devra être très attentif à ce qu'il fait ", ajoute M. Prujiner.
Jérusalem: une ville convoitée
Jérusalem (Al Quds en arabe) est une ville sainte pour les trois principales religions monothéistes. Selon les juifs, c'est là que furent édifiés le premier et le second temples. Dans la croyance chrétienne, c'est dans cette " ville de la Passion " que Jésus a été crucifié avant de ressusciter. Jérusalem est également sacrée pour les musulmans, puisque selon l'islam, Mahomet a effectué son ascension vers le ciel à partir du rocher de cette ville.
Dans le conflit israélo-palestinien, la négociation sur Jérusalem a toujours été une question explosive. Lors du sommet de Camp David, en juillet 2000, son statut a figuré parmi les principaux litiges entre le chef palestinien défunt, Yasser Arafat, et l'ancien premier ministre israélien, Ehoud Barak.
Le plan de partage de 1947 prévoyait que Jérusalem allait constituer un " corpus separatum sous régime international ". Mais dès 1948, le jeune État israélien avait annexé la partie ouest de la ville, alors que la section orientale tombait sous le contrôle de la Transjordanie, soit la Jordanie actuelle.
Après la guerre de 1967, l'armée de l'État hébreu occupe Jérusalem-Est. En 1980, le Parlement israélien adopte une loi stipulant que " Jérusalem entière et réunifiée est la capitale de l'État d'Israël ". Une décision immédiatement condamnée par l'ONU.
Le Canada résume bien le consensus international en spécifiant, sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, que " le statut final de Jérusalem n'a pas encore été réglé et le Canada, comme la plupart des autres pays, maintient son ambassade à Tel-Aviv ".
En 1995, le Congrès américain a prôné le transfert, à Jérusalem, de l'ambassade des États-Unis. Une exigence qui a toujours été repoussée par la Maison-Blanche.
تعليق