Huda Ali, l'enfant témoin

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    Huda Ali, l'enfant témoin

    Huda Ali, l'enfant témoin
    I'tiraf al-Rimawi, Ramallah
    10 juin 2006
    www.amin.org

    Elle criait, seuls les grains de sable l'entendaient. Son père s'est éloigné pour un voyage dont il ne reviendra pas, le visage scrutant le ciel. Il pourrait entendre Huda crier et appeler, mais en réalité, il ne pourra pas répondre... Sa mère aussi, elle a été emportée par l'absence éternelle, par la mort causée par les obus et les balles de l'ennemi... Une famille assassinée par le même ennemi... et Huda continue à gémir, à crier, à appeler... Personne ne l'entend sinon la Palesitne et la mer prisonnière et triste...
    En Palestine, tout est prévisible et possible, il n'y pas de différence entre la ruelle, le quartier ni la plage, cette plage qu'ils nous ont volée, ne nous laissant pas nous y baigner, même ce qui en reste à Gaza. Si elle n'est pas volée comme les plages de Haïfa, Yafa, Akka, tout le long de la côte désolante, ils la transformeront en témoin de leurs massacres et leurs crimes... La différence tient probablement à l'ampleur de la tuerie ou la souffrance qui sera le lot du Palestinien, là-bas..
    Un jour de congé et de repos, comme l'a envisagé cette famille accablée, la famille de Huda Ali, qui fut anéantie ce vendredi 9 juin 2006, avec les simples et modestes possibilités, l'intention était de jouer, de s'amuser, de chasser un peu de cette routine et cet épuisement qui accompagnent les Palestiniens prisonniers là-bas, dans la bande de Gaza, une famille qui emmène ses enfants pour se divertir. Et que se passe-t-il ?
    En Palestine, et ce n'est pas parce que la Palestine est ainsi, mais parce que c'est l'occupation qui non seulement contredit tout aspect humain, mais plonge dans le crime et vole à l'être humain ses instants...
    Sur la plage là-bas, dans la ville de Gaza, à cette date, l'ennemi sioniste n'a pas supporté de voir une famille palestinienne se divertir, des enfants qui sortent de l'ordinaire et brisent les limites de la prison, rien que dans leur imaginaire, en regardant la mer immense... Est-ce que l'occupant a eu peur d'eux parce qu'ils se représentaient toute la mer de la Palestine, il a alors décidé de les assassiner ? Nous n'écartons pas l'idée qu'ils soient accusés de cela ou d'autre chose, ou même qu'ils ne soient accusés de rien du tout... L'assassinat est une habitude qui lui colle à la peau...

    La mer de Gaza, le sable de la plage et quelques jeux simples pour les enfants, des provisions modestes pour une famille modeste, une image qui s'est transformée en funérailles et tombeaux.. Les instants de joie se sont transformés en larmes, et l'eau de la mer dans laquelle les enfants jouaient et nageaient fut transformée en sang, mort, accablement et amertume... Tout comme ils ont volé la mer, ils ont volé son peuple aussi... Ils ont assassiné la joie enfantine, non seulement aujourd'hui...
    Depuis quand ne sont-ils pas ainsi ?... Qu'est-il arrivé au peuple palestinien en 1948 ? Qu'ont-ils fait à Deir Yassine, Qibya, Sabra et Chatila, le massacre d'al-Aqsa et celui d'al Haram al-Ibrahimi, celui de Uyun Qara et d'autres nombreux encore ? N'ont-ils pas brisé les mains des militants, ne les ont-ils pas assassiné dans les prisons et les souterrains des interrogatoires ? Que font-ils autre que les meurtres, portés par leurs avions, leurs bulldozers, leurs mentalités, leur protecteur américain, le silencieux et muet arabe et international lors de ces événements affligeants et inhumains, plutôt fascistes et nazis ?
    En Palesine, les enfants, les vieillards, les jeunes, la pierre, la plante, le ciel, l'air, paient le prix... Parce qu'ils sont les véritables maîtres du pays. Parce qu'ils refusent l'occupation et les colonies, et cherchent à vivre en sécurité et en paix, dans la dignité et la liberté... Cela ne peut être accepté par le colon qui plonge dans l'assassinat et le massacre... Mais le Palestinien ne changera que par la réalisation du rêve...
    Huda et sa famille sont témoins, comme l'enfant Fares Awda, comme Hijjo et al-Durra avant eux... et les autres, ceux qui n'ont pas vu la vie parce qu'ils sont nés sur les barrages de l'occupation, leur témoignage est encore plus puissant... et les autres qui sont en prison, dans les hôpitaux, ceux qui ont perdu la capacité de mouvement, ce mouvement que les mêmes balles ont tué dans la même enfance palestinienne.

    Traduit
    د/ محمد عمر أمطوش
يعمل...