نزار قباني
المطر
أخافُ أن تُمطرَ الدُنيا، ولستِ معي
فمنذُ رُحْتِ ... وعِندي عُقـدةُ المَطَرِ
كـانَ الشّـتاءُ يُغَطِّـيني بمعـطفهِ
فـلا أفكِّـرُ في بـردٍ ولا ضَجَـرِ
وكانتِ الريحُ تعوي خلـفَ نافذتي
فتهمسينَ: " تَمَسَّكْ.. ها هُنا شَعري..."
والآنَ أجلـسُ والأمـطارُ تجلدُني
على ذراعي. على وجهي. على ظَهري
فَمَـنْ يُدافِـعُ عَنّي .. يا مُسـافِرةً
مثـلَ اليمامةِ، بيـنَ العيـنِ والبَصَرِ؟
وكيفَ أمحوكِ مِن أوراقِ ذاكِرتي؟
وأنتِ في القلبِ مثلُ النقـشِ في الحجرِ
أنا أحِبُّـكِ .. يا مَـنْ تسكُنينَ دَمي
إنْ كُنتِ في الصّينِ أو إنْ كُنتِ في القَمَرِ
ففيكِ شـيءٌ مِـنَ المجهولِ أدخُلُهُ
و فيـكِ شـيءٌ مِـنَ التّاريخِ والقـَدَرِ
NIZZAR KEBBANI
LA PLUIE
J'ai peur de me retrouver sans toi, quand le monde pleuvra,
Car depuis ton départ... le complexe de la pluie m'habite.
Quand de son manteau l'hiver me couvrait,
je ne me souciais guère, ni de l'angoisse, ni du froid.
Souviens-toi du vent qui rugissait derrière ma fenêtre,
Quand tu me murmurais : "accroches-toi à mes cheveux".
Et maintenant, je me retrouve seul, assis sous la pluie,
Qui cingle mes bras, mon visage et mon dos.
Aujourd'hui, qui me défendra contre cette pluie, ô colombe
qui voyage entre mes yeux et ma vue ?
Et comment puis-je t'effacer des feuilles de ma mémoire,
Alors que dans mon cœur, tu es une sculpture sur la pierre ?
Toi, qui habites mon sang, je ne fais que t'aimer,
Que tu vives en Chine ou que tu habites la lune.
Il y a une part de toi, inconnue, que je scrute,
Et il y en a une autre, faite d'histoire et de destin.